Cogito ergo sum | Adiël L. Flint

02. Miscellaneous

I. Pour commencer les anecdotes, je suppose que je peux commencer par vous donner quelques particularités physiques. Pour commencer, je mesure un mètre soissante-et-onze. Bien que ce soit inférieur à la moyenne, je n’ai aucun complexe sur ma taille pour autant. Pas même à côté de mon épouse rendu plus grande que moi avec des talons. Pour ce qui est de ma carrure, elle n’est pas très imposante. Il m’arrive un peu trop fréquemment d'oublier de manger quand je suis concentré. Et la salle de sport, c’est encore pire. Vous vous doutez que si je ne prends pas le temps de manger, ce n’est pas pour le perdre à dépenser les calories que je ne consomme pas. Au niveau du visage, comme dit un peu plus tôt, j’ai des taches de rousseur, et au naturel, mes yeux comme mes cheveux sont bruns, plutôt foncés. Cependant, ne vous fiez pas à ce détail, il m’arrive régulièrement de changer de couleur, que ça plaise au non. Il faut bien enrichir les sorciers coiffeurs aussi non ? II. Parlons un peu plus en détail de ma famille. Mon père est Lysandre Arthur Warren Flint. Ma mère, de son nom de jeune fille est Bak Soo Mee. Ils ont tous les deux un frère plus âgé ainsi qu’un arbre généalogique qu’on pourrait considérer comme étant irréprochable, même si je mets en doute ce qualificatif. Leurs deux familles ont toujours cherché à contrôler leur vie que ce soit pour leurs études, carrières, ainsi que leur mariage. Ils ont pourtant réussi, plus ou moins bien à faire accepter leurs relations, à défaut d’avoir eu le reste. Avec moi, ils ont fait l’inverse. C’est-à-dire que j’ai eu le choix de ma carrière, mes études, mais pas sur la personne qui partagerait ma vie. Cependant, je dois avouer que leur choix a été le meilleur possible et que je ne le regrette d’aucune façon. J’ai eu la chance de tomber amoureux de ma promise et que ce soit réciproque. Je n’ai jamais eu de petits frères, ni de petite soeur, sans que cela ne me pèse vraiment. Cela pesait déjà assez ma mère. J’ai plusieurs cousins et cousines que je revois régulièrement, que ce soit d’un côté de la famille comme de l’autre. III. Étant né de parents de deux cultures différentes, ils ont forcément insisté pour que j’apprenne à connaître et à vivre avec les deux. Ils ont également tout fait pour que j’apprenne leurs deux langues maternelles avec leurs alphabets respectifs. Je mentirais en disant que cela à été facile, mais j’y suis arrivé. En voyant qu’à force de redoubler d'efforts, j’arrivais à parler, lire et écrire l’anglais comme le coréen, mon père a eu la merveilleuse idée d’essayer de m’apprendre la langue de Molière, sans grand succès. Je comprends bien l'intérêt d’apprendre une langue de plus, surtout une qui m’aurait donné la possibilité de voyager dans un pays proche, mais rien n’y faisait. Pourquoi ? Trouvez-moi une langue plus illogique que celle-là. Il y a autant de règles que d’exceptions à celles-ci. Pourtant, à croire que la motivation facilite toujours l’apprentissage, en apprenant que ma fiancée avait des origines françaises, j’ai fini par ressortir mes vieux livres d’apprentissage. Je n’ai que des notions de bases, ainsi qu’un accent qui rend les choses encore plus compliquées, mais je ne perds pas espoir. VI. Si pour le Français, j’ai fini par trouver la bonne motivation afin d’avancer, je dois avouer qu’il y a bien une compétence pour laquelle je n’en trouve aucune. Une compétence pourtant jugée si utile pour laquelle j’ai aussi peu de talents que d'intérêt. Malgré tous mes efforts et les nombreuses tentatives de mon père pour me faire suivre des cours particuliers, mon niveau de maîtrise du balai reste exécrable. À croire que je ne suis pas fait pour voler. À dire vrai, je déteste même ça. C’est dur, inconfortable, il fait vite froid et en comparaison avec le transplanage, bien trop long et ennuyeux. Sérieusement, je ne comprends pas pourquoi les véhicules motorisés volant ne sont pas plus courants. S’il faut perdre son temps dans un transport magique, autant avoir la possibilité de lire ou d’écouter de la musique. V. Comme vous l’aurez compris, malgré mon sérieux dans mes études, mon assiduité et ma persévérance, comme tout le monde, j’ai mes forces et mes faiblesses, que j’accepte et assume. Malgré ce qu’en disent les pros sang-pur, c’est tout à fait humain. Pourtant, il y a bien un échec qui m’a marqué fortement. Non pas pour une question d’ego, mais plus simplement parce qu’il s’agissait de l’un de mes rêves d’enfant. En tant qu’amoureux des créatures et des animaux, j’ai toujours souhaité maîtriser l’art de la métamorphose au point d’en altérer complètement mon apparence pour prendre celle d’une créature à poils. Ou à plume. Ou à écailles. Peu importe, même un ver de terre m’aurait convenu. Mais non, rien à faire, je n’ai jamais développé la capacité d’animagus. Aujourd’hui, j’ai fini par accepter que mon rêve ne deviendrait probablement jamais une réalité.  VI. Bien que je ne serais jamais un animagus, j’ai fini par trouver un nouvel objectif, un nouveau rêve. Plus en accord avec ma nouvelle vie d’adulte et plus en accord avec mes principes. Je rêve de devenir magizoologiste afin de protéger les créatures qui peuplent notre monde. Idéalement, qu’elle soit de notre monde ou non. J’aimerais étudier les mœurs, l’habitat naturel ainsi que le langage des sirènes, Selkie, Merrow et autres êtres de l’eau. Idéalement, j’aimerais pouvoir faire en sorte que ces créatures soient mieux connues, reconnues et respectées. Que ce soit à travers des études, des livres, la musique. Peut-être même trouver un moyen pour qu’ils puissent vivre parmi les sorciers. VII. Mais soyons honnête, avant de pouvoir faire vivre les êtres de l’eau parmi les sorciers, il faudrait commencer par faire accepter, respecter et défendre les créatures magiques vivant déjà parmi nous. Que ce soient les gobelins, les elfes de maison ou encore ceux que le minister a décidé d’opprimer. À mes yeux, leurs décrets montrent tout simplement combien les sorciers peuvent être abjects avec ceux qu’ils considèrent inférieur, ou ne considèrent pas du tout. Au vu des événements, il est maintenant clair qu’il faudra se battre pour que les choses reviennent à la normale. Plutôt que de continuer à jouer les veaudelune et se cacher dans nos terriers, j’ai décidé de rejoindre la résistance. Bien que je ne sois pas un guerrier de nature, aujourd’hui, il est pourtant indéniable qu’il va falloir s’insurger pour faire valoir les droits de tout un chacun. VIII. Cependant, il n’y a pas que le minister qui pose problème dans notre société actuelle. D’après moi, les familles pros sang-pur qui n'hésitent pas à sacrifier les rêves, l’avenir et le bonheur de leurs enfants pour une chose aussi dérisoire que la pureté du sang sont plus méprisables et absurdes que les décrets récents. À force de se montrer aussi fermés, conservateur et xénophobe, ils finiront par causer leurs propres pertes. Les œillères qu’ils se mettent eux-mêmes les aveugles sur une réalité plus triste qu'ironique : ils se comportent exactement comme les moldus de temps plus reculés. En d'autres mots, ils sont moins évolués que ceux qu’ils méprisent. IX. Il faut pourtant reconnaître que je ne suis peut-être pas le mieux placé pour parler de ces familles. Non pas à cause de la mienne, mais celle de ma chère et tendre épouse. Vous l’aurez compris, je n’ai pas choisi à proprement parler d’épouser Laureleï. Disons plutôt que je n’ai pas eu l’occasion de le faire. Car il est indéniable que s’il m’avait été permis de choisir avec qui je passerais le reste de ma vie, c’est elle que j’aurais choisie. Non pas pour son sang, mais pour sa personnalité. Qui elle est, au-delà de qui est sa famille. Cette personne qui me rend fort et faible à la fois. Cette femme merveilleuse à qui j’ai donné mon cœur avec mon patronyme. Ce rayon de soleil qui a si souvent pleuré à cause des agissements arriérés et égoïste de sa famille. C’est du fait de mes sentiments pour elle que je n’arrive pas à me défaire de ma rancune envers ce genre d’individu. Bien que je sois conscient de mon manque d’objectivité, je sais aussi qu’il m’est impossible de ne pas détester sa famille et ne pas faire le transfert sur les autres familles qui adoptent les mêmes comportements. X. Pour ma part, quand toute cette histoire sera derrière nous, probablement après nos études, quand nous serons prêts, j’espère fonder notre propre famille. Une famille avec nos valeurs. Une famille qui ne pliera pas aux traditions stupides des sang-pur. Je suis sûr que mes parents et surtout mes grands-parents seraient malades d’avoir des descendants de sang-mêlé, mais le premier qui s’y opposerait aurait affaire avec moi. Si je dois un jour avoir la chance de devenir père, mon seul souci serait le bonheur de mon enfant. Peu importe les origines de qui il épousera ou le métier qu’il voudra faire. J’espère ainsi être meilleur père que l'ont été mes ancêtres. Je dois pourtant avouer que même si j’ai très envie qu’on ait des enfants, j’ai aussi de grandes craintes à ce sujet. Ma mère ainsi que mon épouse ont des antécédents plutôt effrayants de ce côté-là. Une part de moi vit de la crainte que cette fois, ce ne soit pas le bébé qui perde la vie dans le processus. Je sais que la magie à évoluer, la médecine, mais c’est plus fort que moi. Je l’aime et la peur de la perdre me prend chaque fois que j’y pense.